Un moment ne dure jamais,
Il s’offre à nous, à saisir,
Serrer, libérer.
À imprimer, derrière nos yeux,
À brûler, dans nos âmes.
À retenir, un instant.
À l’oublier ensuite.
Un moment.
Ici…et puis…
Il repart.
Telle est la conceptualisation immanente exprimée dans le travail d’Amanda Rackowe. Son exploration de l’échange transitoire de l’existence humaine à des moments précis, nous fait entrer dans une ambiance de semi-surréalité, où ses images glissent entre figuration et abstraction.
Cette ambiance, parfois ébauchée, reflète ses préoccupations avec la fragilité de l’instant et de l’espace, et leur imbrication transitoire. Des croisements inconscients de vies et de souvenirs existent dans les scènes où le spectateur est présent, mais rarement impliqué. Cette invasion torpide et involontaire, quoique une atteinte physique, se fragmente. Il n’y a aucun aperçu, aucune nouvelle révélation sur l’ego ou la conscience intérieure de l’un ou de l’autre.
Travaillant en plusieurs couches de peinture, utilisant des lavis et des glacis, l’artiste construit une richesse et une profondeur de couleur. Les marques spontanées et les coulées de peinture, encouragées délibérément, donnent vie à son travail, faisant écho aux possibilités déterminées et aléatoires du voyage de la vie (in)épuisable. Un rouge primaire sous-jacent, un clin d’œil au noyau chaud de la terre, domine sa palette.
Son choix de couleurs se déplace dans les tons de bleus, turquoise et cramoisis, aux ocres profonds et jaunes. Bien que son amour de la couleur soit flagrant, sa fascination pour la lumière est également évidente dans tout son travail. Devant son travail, on est sollicité pour examiner et questionner les expériences apparemment banales de la vie.
Amanda Rackowe vit et travaille principalement en Dordogne dans le sud-ouest de la France, et partage son temps avec sa bien-aimée Île d’Oléron sur la côte atlantique. Son travail fait régulièrement l’objet d’expositions dans toute la France et est largement collectionné en Europe, aux États-Unis et en Australie.
